Rousseau M.C., Montana M, Villano Ph , Catala A, Blaya J, Valkov M, Allouard Y, Bugny E.
Brain inj. 2009 nov;23(12):981-4. DOI: 10.3109/02699050903302344.
Médiation/Vulgarisation :
Le valproate de sodium est un médicament largement utilisé depuis les années 1970 pour traiter l’épilepsie. Il aide efficacement à contrôler les crises, mais il peut parfois provoquer des effets secondaires sur le cerveau, comme l’encéphalopathie. Il s’agit d’un trouble du fonctionnement cérébral qui s’exprime par une confusion, une grande fatigue, des troubles de l’équilibre, un état de somnolence inhabituelle…
L’encéphalopathie peut être liée à une accumulation de l’ammoniaque, qui est une substance que notre corps produit naturellement, mais qui devient toxique pour le cerveau lorsqu’elle s’accumule. Une augmentation de l’ammoniaque (hyperammoniémie) est un effet bien connu du valproate, notamment chez les enfants (L’encéphalopathie).
Des chercheurs français se sont intéressés à ce risque chez 63 patients âgés de 16 à 60 ans, prenant du valproate depuis au moins deux ans, tous atteints de troubles neurologiques sévères comme la paralysie cérébrale ou un retard mental profond.
Les résultats ont montré qu’un quart des patients présentaient une hyperammoniémie sans symptômes particuliers constatés, et près d’un tiers des patients ont connu un épisode d’encéphalopathie. Cela concernait uniquement les personnes prenant plusieurs médicaments antiépileptiques.
En revanche, aucun cas n’a été observé chez ceux traités uniquement par le valproate.
Dans tous les cas, ces troubles ont disparu en quelques jours après un traitement adapté. Les médecins ont utilisé de la lactulose – un médicament qui aide à éliminer l’ammoniaque par les intestins – ou ont simplement réduit la dose de valproate.
La durée du traitement ne semblait pas influencer le risque d’encéphalopathie, et les fonctions du foie restaient normales chez tous les patients.
Les chercheurs rappellent que, même si les complications sont le plus souvent réversibles, elles doivent être prises au sérieux, car elles peuvent entraîner des lésions cérébrales durables si elles ne sont pas traitées à temps.
En conclusion, le valproate reste un médicament efficace contre l’épilepsie, mais il doit être surveillé de près, surtout lors de traitements longs ou combinés à d’autres médicaments.