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Impact d’un programme éducatif multimodal intensif sur les troubles comportementaux des patients présentant un polyhandicap : un essai contrôlé randomisé.

M.C. Rousseau, E. Guilluy, J. Leblanc, D. Willocq, A.C. demoures, L. Carteron, F. Boury, C. Jospin, A. Rousseau, K. Baumstarck, C. Brisse, V. Tourbier, S. Roussel, M. Montil, T. Simon, T. Billette de Villemeur

Archives de pédiatrie, 2022. doi.org/10.1016/j.arcped.2022.01.017

Médiation/Vulgarisation :

Le polyhandicap est une condition complexe se manifestant par une déficience intellectuelle profonde et des troubles moteurs graves, entraînant des limitations sévères de l’autonomie et de la communication. Les patients polyhandicapés présentent souvent des troubles comportementaux, tels que des stéréotypies et des comportements autodestructeurs, qui aggravent leur isolement et compliquent leur prise en charge. Pour limiter ces troubles, des traitements psychotropes sont utilisés, ce qui peut provoquer des effets secondaires, tels que le syndrome parkinsonien acquis ou des mouvements anormaux, aggravant encore leur état de santé.

Cette étude a évalué l’efficacité d’un programme éducatif multimodal (socialisation, communication et amélioration des systèmes perceptifs) intensif (5 heures par semaine) versus un programme éducatif standard (1 heure par semaine) sur les troubles du comportement des patients présentant un polyhandicap. L’impact sur la qualité de vie et l’accomplissement personnel des professionnels de santé en charge de ces patients a également été évalué.

L’analyse des résultats n’a pas permis de mettre en évidence une différence de la durée ou de la fréquence des troubles comportementaux chez les patients, entre les deux programmes : « intensif » versus « standard ». Même si cela n’a pas été prouvé scientifiquement, les résultats ont montré une diminution du grincement des dents, de l’automutilation et des traits de type autistique, ainsi qu’une légère diminution des prescriptions d’antalgiques et de psychotropes chez les patients ayant bénéficié du programme intensif. De plus, les professionnels en charge de ces patients ont déclaré avoir un meilleur accomplissement personnel.

Ces résultats encouragent la nécessité de mettre en place des approches éducatives personnalisées pour optimiser la prise en charge des personnes présentant un polyhandicap en minimisant l’usage de traitements médicamenteux lourds.

Toutefois, des études supplémentaires seront nécessaires pour explorer davantage ces impacts qui n’ont pas pu être prouvés. D’autant plus que ces comportements difficiles peuvent accroître le stress et le risque de burnout chez le professionnel de santé, entraînant un turnover élevé et des arrêts maladie.